1922 : La pluie et les pleurs.
Les héros bayonnais de 1913 ne sont plus là pour faire briller les couleurs du club. Ce jeu offensif est toujours pratiqué avec entrain autour des frères Béhotéguy (André et Henry) au centre. Ces deux internationaux conduisent l’Aviron en finale au terme d’une formidable saison.
Pour cela l’Aviron termine premier d’une poule de 5 en phases finales. Seul Perpignan les tient en échec (3-3) mais Grenoble (11-3), Dax (22-4) et Lourdes (12-0) s’inclinent.
Toulouse et Bayonne en tête de leur poule de cinq clubs se qualifient donc pour cette nouvelle finale, disputée à Bordeaux au Stade du Bouscat le 23 avril 1922. La saison précédente, le ST a déjà sorti l’Aviron en Demis (18-5), d’où des retrouvailles bien chaudes. La partie débute avec un fort vent et une pluie diluvienne, dont profitent les toulousains et leur ailier basque aux jambes de feu, Adolphe Jauréguy. Dominateur en touche, le ST occupe le camp bayonnais sans toutefois pouvoir ouvrir la marque. La défense bayonnaise à fort à faire pour contrer les attaques de son adversaire qui campera 40 minutes dans la partie de terrain basque. Puis la sanction finit par arriver suite à une mêlée dans les 22 mètres.
L’ouvreur toulousain Galau servi par son demi de mêlée plonge dans l’en-but côté fermé et ouvre le score (3-0). Avant la mi-temps, l’Aviron perd son seconde ligne Andia poutre du pack, qui l’handicapera fortement par la suite. En seconde mi-temps, l’ouvreur bayonnais Eugène Billac manque un essai tout fait par excès d’individualisme ; ce sera le tournant du match. Toulouse saura garder et même fructifier son avantage par une pénalité de 30 mètres de son capitaine Struxiano (6-0).
En fin de rencontre, le bayonnais Billac loupera un nouvel essai laissant beaucoup de regrets mais c’est Toulouse qui sort vainqueur de la confrontation. Bayonne pleure un match qu’il devait gagner.
LES finalistes :
Etchegaray – Laffont – Henri Béhotéguy – André Béhotéguy – Arnaudin – Billac – Serratte – Laurent (Capitaine) – M Forgues – Etchepare – Andia – Suhubiette – Lahirigoyen – Magens – Vigneau
1923 : Un Basque crucifie les siens.
L’Aviron retrouve son joyau gallois Röe âgé de 38 ans à l’arrière, pour cette nouvelle finale contre Toulouse, encore une fois.
Pour se retrouver à ce stade de compétition les deux clubs ont terminé en tête d’une poule de 3 (Tarbes – Racing) pour l’Aviron Bayonnais. A noter que les formules de qualification évoluent sans cesse, l’Aviron ayant du vaincre le Paris UC (17-0) et Perpignan en barrages (6-3) avant de participer à cette mini phase finale.
C’est Colombes le 13 Mai 1923 qui accueillera les débats, avec un temps apocalyptique sur un terrain gorgé d’eau où se mêlent pluie et vent violent. Le match débute par un combat d’avants et de nombreuses fautes de mains. Toulouse mieux armé devant, est contré par la fougue bayonnaise mais les deux équipes embourbées dans la gadoue ne se procurent aucune occasion. On arrive à un score de parité (0-0) à la mi-temps.
La seconde période repart sur le même registre avec beaucoup d’indécisions. Après vingt minutes de jeu, le ST trouvera malheureusement la faille… L’ouvreur du ST Galau lance une attaque à soixante mètres de l’en-but bayonnais et donne à son centre Borde qui décale l’ailier Jauréguy. Ce dernier crochète Röe qui le déstabilise mais le basque reprend ses appuis et termine sa course entre les poteaux. La transformation sera manquée (3-0). Le pied de Galau maintiendra les bayonnais dans leur camp malgré des relances infructueuses de Béhotéguy. Le ST garde la maitrise du match et s’impose une seconde fois d’affilée sur ce score étriqué.
Commentaire de Fernand Forgues nouveau président de l’AB : « Nous sommes battus et contents car nous avons fait une belle partie. »
LES finalistes :
Röe – Pardo – Bentaberry – Béhotéguy – Arnaudin – Billac (Capitaine) – Serratte – Landrieu – Salles – Etchepare – Andia – Suhubiette – Lahirigoyen – Magens – Forgues
Trois ans plus tard en 1926 le ST vaincra une nouvelle fois l’AB en demies (6-3) et s’envolera vers un autre titre.